La mémoire est un choix
Le récit s’ouvre sur un vol d’étourneaux qui fait écho à toutes les migrations animales et notamment humaines. L’écrivaine se sert de cette image pour lancer son histoire, celle de ses aïeux qui sont partis d’un village d’Inde à la fin du XIXième siècle pour rejoindre l’île Maurice.
On est dans un tournant historique, où l’abolition de l’esclavage a été promulguée en 1848, et les colonies cherchent une main d’oeuvre peu chère pour travailler notamment dans les champs de canne à sucre.
Les ancêtres de l’écrivaine, ont quitté leur village indien rêvant d'une meilleure vie grâce au travail dans ces colonies. Mais le désenchantement est brutal, après un long voyage éreintant à l’arrivée à Port Louis ils sont été affublés d’un vulgaire numéro. Dans le chaos de l'arrivée et de l'enregistrement, ils perdent un de leur enfant.
A la recherche de ses origines, l’écrivaine raconte l’histoire de sa famille, elle sent que c’est essentiel pour elle de le faire, même si elle a longtemps hésité, ne sachant comment livrer ces récits de vies sans leur faire défaut, en étant le plus juste possible.
Elle livre un récit intime tout en conservant une forme de pudeur à l’égard de ses proches ne voulant pas les trahir...A travers son histoire personnelle, nous découvrons un pan d’histoire méconnu sur l’île Maurice et ses engagés indiens appelés "coolies".
Un roman lumineux entrecoupé de quelques photos d’archives de la famille de l'écrivaine.
Un roman sensible et poignant.